Les femmes autochtones dans le Secteur des minéraux et des métaux au Canada

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Sommaire

Le plan canadien pour les minéraux et les métaux (PCMM) est une initiative générationnelle visant à favoriser la compétitivité et la prospérité de l’industrie à long terme face aux défis actuels et émergents, à l’évolution de l’économie et à un environnement concurrentiel à l’échelle mondiale. L’une des six orientations stratégiques du plan est de favoriser la participation des peuples autochtones en leur donnant des possibilités économiques et en favorisant la réconciliation. Le PCMM précise que l’atteinte de cet objectif passe par le soutien aux femmes autochtones pour qu’elles participent à l’ensemble du secteur minier et par la diversification de la main-d’œuvre du secteur afin d’y inclure davantage d’autochtones et de femmes.

En ce qui concerne les femmes autochtones, les autres domaines d’intervention retenus sont les suivants :

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  • soutenir la participation aux processus de mobilisation,
  • éliminer les obstacles à l’emploi,
  • soutenir la formation à la sensibilité et à l’inclusion pour les travailleurs de première ligne,
  • augmenter le nombre de femmes occupant des postes de direction.

Dans le cadre d’une stratégie de mise en œuvre du PCMM, Ressources naturelles Canada a reconnu la nécessité de mieux comprendre l’état actuel de la participation des femmes autochtones au secteur des minéraux et des métaux au Canada. Ce rapport de recherche vise à compléter la base de connaissances existante en mettant l’accent sur certains aspects, notamment la situation actuelle des données et de la recherche sur les femmes autochtones dans l’industrie minière, les effets persistants et les obstacles auxquels les femmes autochtones sont confrontées, ainsi que les avantages que l’industrie et les femmes autochtones, leurs familles et leurs communautés peuvent tirer d’une participation et d’une inclusion accrues dans le secteur.

La recherche a fait appel à des méthodes exhaustives, notamment la collecte et l’évaluation des données, statistiques et rapports existants, ainsi qu’à des recherches nouvelles menées au moyen d’entretiens (30) et d’un sondage en ligne (n=49) auxquels ont participé un large éventail de parties prenantes, notamment des femmes autochtones impliquées à tous les échelons de l’industrie minière, des intervenants du gouvernement et de l’industrie, ainsi que des organisations représentant les peuples autochtones.

Les résultats de la recherche serviront à soutenir la planification de la mise en œuvre du PCMM, ainsi que les initiatives en matière de législation et d’élaboration de politiques et de programmes. Le rapport comprend dix-huit (18) recommandations destinées aux intervenants du gouvernement et de l’industrie.

Préparer le terrain

Il est important de préparer le terrain pour avoir une meilleure idée de l’état actuel de la participation des femmes autochtones au secteur minier au Canada, en l’inscrivant dans un contexte politique, juridique, stratégique et socio-économique en pleine évolution. Plusieurs influences dynamiques et entrecroisées façonnent et modifient les conditions de la participation des femmes autochtones aux activités du secteur minier. Quelques-unes des caractéristiques les plus importantes et les plus évidentes du contexte sont mises en évidence dans le présent rapport, avec une référence à la manière dont elles influencent actuellement, ou pourraient influencer à l’avenir, les discussions sur la participation et les expériences des femmes autochtones dans le secteur des minéraux et des métaux.

Cela comprend :

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  • un examen de l’influence de la réconciliation et des appels à l’action émanant de la Commission vérité et réconciliation et de l’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées;
  • l’environnement juridique et politique en évolution, y compris les répercussions de l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones au palier fédéral et en Colombie-Britannique, avec les plans d’action qui s’y rattachent;
  • une évaluation des stratégies et des plans gouvernementaux actuels (y compris le PCMM, la Stratégie canadienne sur les minéraux critiques et les stratégies des gouvernements provinciaux et territoriaux) et la mesure dans laquelle ils abordent (ou n’abordent pas, selon le cas) la participation des femmes autochtones dans le secteur par le biais de stratégies, de politiques, d’initiatives et d’engagements particuliers.

Le rapport explore la manière dont l’industrie minière, par le biais d’initiatives ministérielles en faveur de la diversité, de l’équité et de l’inclusion, de la responsabilité sociale des entreprises, des relations avec les communautés autochtones et d’autres voies, se positionne pour répondre aux questions liées aux femmes autochtones dans l’industrie minière et pour s’engager à prendre des mesures afin d’impliquer les femmes de manière plus efficace dans le secteur minier et à tous les niveaux des opérations minières.

Parallèlement, cette partie du rapport examine le contexte autochtone et plus particulièrement la manière dont les organisations de femmes autochtones et d’autres organisations représentatives ont abordé cette question de manière générale et dans le cadre des réponses aux appels à l’action de la Commission Vérité et Réconciliation et des FFADA, ainsi que par le biais d’initiatives telles que la Stratégie économique nationale pour les Autochtones au Canada.

Répercussions de la participation des femmes autochtones et obstacles à cette participation

Les deux parties de ce rapport contribuent à une meilleure connaissance des expériences, des conséquences, des obstacles et des défis auxquels sont confrontées les femmes autochtones dans le secteur des minéraux et des métaux. À cet égard, les nombreux rapports émanant des gouvernements, de l’industrie et des universités qui traitent de ces questions et qui sont accessibles au public sont présentés et analysés. À cela s’ajoutent les résultats de la recherche originale menée pour cette étude.

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Ces sources confirment toutes que les femmes autochtones sont encore confrontées à des obstacles importants à la participation en raison de multiples facteurs, y compris, mais sans s’y limiter, la persistance du racisme envers les autochtones, la discrimination et la violence fondées sur le sexe, les cultures oppressives sur le lieu de travail, le manque de possibilités et d’accès à des services nécessaires et à des mesures de soutien adéquates. Le rapport met en évidence les dimensions intersectionnelles de ces expériences au sein du secteur des minéraux et des métaux au Canada.

Afin d’enrichir la base de connaissances existante sur les répercussions et les obstacles, ce rapport étudie également de plus près les répercussions immédiates et persistantes de la pandémie de
COVID-19 (2020 à 2022) sur les femmes autochtones travaillant dans l’industrie minière. Bien qu’il faille de nombreuses années avant que les effets de la pandémie sur le secteur minier soient pleinement connus et compris, cette étude confirme que les caractéristiques des travailleurs autochtones en général, et des femmes autochtones en particulier, sont fortement alignées sur les indicateurs d’autres groupes d’employés de l’industrie minière qui ont connu une situation moins favorable dans l’ensemble pendant la pandémie de COVID-19 (par exemple, des indicateurs tels que les faibles niveaux d’éducation, l’emploi dans les services d’appui à l’exploitation minière). En extrapolant à partir des données limitées dont on dispose, il n’est pas déraisonnable de conclure, à ce stade, que les femmes autochtones ont subi d’importantes perturbations dans leur emploi dans le secteur minier, en particulier au cours de la première année de la pandémie de COVID-19.

Avantages de la participation des femmes autochtones au secteur minier, pour l’industrie et pour les femmes autochtones elles-mêmes

Le rapport conclut qu’il y a de solides arguments économiques en faveur de l’inclusion des femmes en général et des femmes autochtones en particulier dans l’industrie minière. De meilleurs résultats commerciaux ont été associés à la diversité des genres dans toutes les organisations commerciales. Les opérations minières ne font pas exception.

Les recherches menées dans le cadre de ce rapport suggèrent qu’il existe de nombreux points de vue sur la manière dont l’industrie minière du Canada bénéficie de la participation des femmes autochtones dans le secteur en général et dans les opérations minières en particulier. Il est à noter que les intervenants sont très intéressés par l’établissement de profils et l’approfondissement de cette dimension de la participation des femmes dans l’industrie.

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Le rapport présente les résultats des entretiens et des sondages, notamment les valeurs et les visions du monde uniques que les femmes autochtones apportent aux activités minières, l’influence potentielle qu’elles ont sur le renforcement et l’enrichissement des processus de prise de décision qui profitent à tous les intérêts, y compris ceux des générations futures, et l’impact de leur participation sur la sécurité et la culture générales de l’industrie minière, pour n’en citer que quelques-uns. Une série d’avantages plus directement ressentis par les femmes autochtones, leurs familles et leurs communautés du fait de leur participation au secteur minier sont également soulignés.

État des connaissances, des données et de la recherche

L’état actuel des données et de la recherche concernant les femmes autochtones dans l’industrie minière au Canada a constitué un domaine de recherche clé pour l’étude. Le rapport s’appuie largement sur la littérature scientifique récente, y compris des études, des rapports et des travaux de recherche universitaire sur ce sujet, mais il conclut que l’état des connaissances est extrêmement limité. Cette constatation a été renforcée et confirmée par divers représentants de l’industrie ainsi que par les intervenants (gouvernements, sociétés minières et associations et organisations industrielles et autochtones) qui ont participé aux entretiens ou au sondage.

L’une des principales conclusions des recherches menées dans le cadre de ce rapport est que, si les données sur la participation de la main-d’œuvre dans le secteur des métaux et des minéraux sont normalement collectées et communiquées à grande échelle dans le cadre des systèmes de déclaration des données statistiques du Canada, la mesure dans laquelle ces données sont disponibles sous des formes désagrégées est limitée. En général, les données ne sont ventilées qu’au niveau du sexe (c’est-à-dire homme/femme) et de la race (c’est-à-dire pour distinguer la population d’identité autochtone, parfois de concert avec les minorités visibles). Dans certains cas, les données sur la population autochtone sont ventilées par groupe autochtone, notamment les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Toutefois, il est très rare qu’elles soient ventilées davantage, y compris au niveau des femmes autochtones (c’est-à-dire dans les données relatives à la population féminine ou à la population autochtone). Par conséquent, il n’existe tout simplement pas de données publiques sur la participation des femmes autochtones à l’industrie minière canadienne ou sur d’autres aspects de l’intersectionnalité.

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Néanmoins, le rapport note que si les données publiques semblent « inexistantes », il serait plus juste de dire qu’elles sont « cachées », car il existe des ensembles de données qui présentent un potentiel important de désagrégation en fonction des identités (sexe, race et appartenance ethnique), ce qui permet d’enrichir notre compréhension du contexte actuel. Les suggestions formulées par les participants à la recherche ainsi que les recommandations de ce rapport abordent la question de savoir comment la collecte de données et la recherche peuvent être améliorées, notamment en exploitant les initiatives fédérales actuelles en matière de données afin d’améliorer la disponibilité des données et, par conséquent, d’obtenir un aperçu plus clair de l’état de la participation des femmes autochtones dans le secteur des minéraux et des métaux au Canada.

Bonnes pratiques, stratégies et solutions

Si de nombreuses initiatives visent à améliorer les conditions de participation des populations autochtones et des femmes au secteur minier, il existe peu d’exemples de mesures prises pour répondre aux besoins et à la situation particulière des femmes autochtones ou pour cibler des initiatives destinées tout spécialement à ce groupe de population autochtone.

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Cette section du rapport donne un aperçu des bonnes pratiques, des stratégies et des solutions visant à accroître la participation des femmes autochtones au secteur minier et à améliorer leur expérience. L’accent est mis à la fois sur les mesures qui ont été prises et sur les mesures qui devraient être prises par les gouvernements au Canada, par les sociétés minières ou par l’industrie minière, ainsi que par l’industrie et les organisations et associations autochtones.

Recommandations

La dernière partie de ce rapport contient dix-huit (18) recommandations concernant les points suivants :

  • Recommandation 1-4 : Trouver des moyens d’accroître et d’améliorer les données et les études disponibles sur les femmes autochtones dans l’industrie minière.
  • Recommandation 5-7 : Trouver des moyens d’améliorer ou de renforcer les stratégies et les plans du gouvernement et de l’industrie minière en reconnaissant davantage les avantages importants et multidimensionnels associés à une plus grande inclusion des femmes autochtones dans le secteur des minéraux et des métaux des avantages significatifs et multidimensionnels associés à une plus grande inclusion des femmes autochtones dans le secteur des minéraux et des métaux.
  • Recommandation 8-13 : Mesures gouvernementales, y compris de nature législative, réglementaire, politique et programmatique, visant à accroître la participation des femmes autochtones au secteur des minéraux et des métaux, y compris des mesures visant à rendre le secteur plus sûr pour les femmes et des mesures visant à améliorer la collecte et la transmission des données.
  • Recommandation 14-15 : Mesures prises par l’industrie minière pour accroître la participation des femmes autochtones dans le secteur des minéraux et des métaux, lever les obstacles et exploiter le potentiel.
  • Recommandation 16-18 : Renforcer les réseaux, les partenariats et la collaboration entre les femmes autochtones du secteur minier, les parties prenantes de l’industrie, les établissements d’enseignement et les prestataires de formation, ainsi que les organisations représentant les autochtones.

Découvrez les autres orientations stratégiques